Plusieurs personnes à raison dénoncent le RSA conditionné, parce qu’effectivement la solidarité ne doit pas être conditionné. Ce principe semble simple, pourtant il a beaucoup d’implications:
-être solidaire peu importe la nationalité
-être solidaire peu importe le genre
-être solidaire peu importe la sexualité
Nous savons que les idéologies dominantes sont discriminantes, cela peut donc être un défi pour créer un idéal solidaire, mais cela ne nous empêche pas de développer une pratique solidaire. Par exemple, nous savons que les personnes peuvent avoir des biais racistes, cependant ces biais ne les empêchent pas d’agir en solidarité avec les sans-papiers, allons plus loin, le fait que les personnes aient des biais ne nous empêche d’être solidaires, au contraire la solidarité permet de dépasser ces biais. Cela s’est fait sans abandonner nos principes, les LGSM et LAPC n’ont pas choisit de cacher leur homosexualité, parce que si on doit montrer patte blanche ce n’est pas de la solidarité que nous sommes en train de créer.
Cette idée peut faire peur, finalement cela voudrait dire risquer la création d’une alliance parce que nous avons osé revendiquer qui nous sommes, et je ne dis pas que c’est une tache facile à faire, ça fait tellement peur que ce n’est pas la position qui prennent tous les révolutionnaires. Je ne parle pas de courage individuel, puisque nous ne sommes pas seules face à l’oppression. Donc nous pouvons nous inspirer de ce que nous disait Émile Pouget sur l’organisation pour les intérêts des opprimées:
Oui, le Parti du travail ignore les opinions, quelles qu’elles soient! En revanche, il pourchasse l’exploitation humaine sous quelque forme qu’elle se manifeste.
Un travailleur qui aura des conceptions philosophiques ou politiques baroques – qui croira en un Dieu quelconque ou en l’État – aura sa place à côté de ses camarades, au sein de ce parti. Mais ce qu’on y condamne, en ce parti, c’est l’exploitation des idées théologiques, politiques ou philosophiques ; ce qu’on y réprouve, c’est l’intervention du prêtre ou du politicien qui, l’un et l’autre, vivent de spéculation sur les croyances
Dans ce parti, tous les exploités y ont leur place, malgré que beaucoup de ceux-ci (dans la société actuelle où tout n’est absurdité et crimes) soient obligés de s’atteler à des besognes inutiles, ou même nuisibles.
L’ouvrier de manufactures d’armes, le constructeur de navires de guerre, etc., font un travail nuisible ; ils sont doublement victimes de la mauvaise organisation sociale, puisque, outre qu’ils sont exploités, ils ont le désavantage de concourir à une œuvre malfaisante. Cependant, leur place est tout indiquée dans le Parti du Travail.
Au contraire, l’être nuisible par sa fonction personnelle est mis au ban. Celui-là est un parasite de l’ordre le plus répugnant : issu de la classe ouvrière, il s’est avili aux plus immondes besognes; par conséquent il n’a sa place qu’au sein de la bourgeoisie.