Le débat sur ce que nous mangeons tourne encore beaucoup sur le fait e savoir si les produits ont été faits en suivant les cycles lunaires, s’il y a du plastique et si les personnes qui le font sont bio ou trans. Aujourd’hui nous allons nous intéresser un peu aux acides gras trans. Ce produit aide beaucoup à faire des aliments qui durent longtemps. Mais est-ce que cet ingrédient nous aide à durer plus longtemps ?
Selon l’ANSES[1], «En 2005, dans un rapport intitulé « Risques et bénéfices pour la santé des acides gras trans apportés par les aliments – Recommandations », l’Agence a fixé un seuil maximal d’apport en acides gras trans à 2 % de l’AET, et ce quels que soient l’âge et le sexe, aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Ce seuil correspond à un niveau d’apport conduisant à un risque accru de maladies cardio-vasculaires. »
Il est difficile de savoir si nos aliments contiennent les AG trans, et il est encore plus difficile de le mesurer parce qu’ils peuvent être produits pendant la préparation des nos aliments, par exemple les fritures. Alors que des agences comme la FDA vont dans la direction d’un affichage des informations concernant la présence des acides gras trans depuis vingt ans[2]. Nous n’allons pas faire la chasse aux AG trans, au contraire, ici on aime quand les trans font des AG.
Le débat sur ce que nous mangeons est important, est-ce que les aliments pas chers ont des bonnes caractéristiques nutritionnelles, comment choisir quoi manger, comment le faire sans avoir l’impression de se faire tromper par des arguments dont le but est juste de nous convaincre d’acheter un produit et pas de nous instruire. J’ai choisit l’exemple des acides gras trans, parce que je pense que le lecteur serait moins familiarisé avec la question et aussi parce que je le trouve moins raciste que les discours sur l’huile de palme.
Se demander aussi si on mange
Dans une société de classes il y a ceux qui mangent tellement bien qu’il font des petites assiettes et il y a ceux qui mangent tellement mal qu’ils font des petites assiettes. Nous trouvons des initiatives comme la sécurité sociale de l’alimentation[3], qui s’intéressent à l’accès à l’alimentation mais aux conditions dans lesquelles les aliments sont produits. Si aujourd’hui nous nous débattons les conditions de production de nos aliments c’est parce que nous avons besoin de manger et aussi parce que ce sont des conditions de travailleurs.
La première question est quel est le moyen de production ? On pourrait dire les terres agricoles, mais peut-être aussi les machines pour travailler la terre, enfin il y déjà un débat sur la mécanisation, une agriculture low tech, et les droits de réparer[4]. Vous avez fait votre analyse, et vous vous dites, ce sont les producteurs qui possèdent les machines et les terres, mais pour beaucoup il a fallu présenter un projet pour obtenir un crédit, dans ce projet on prévoit quelle qualité de vie aux producteurs ? Ensuite qu’elle qualité de vie ils pourront proposer aux ouvriers agricoles, qui parfois sont les producteurs et membres de leur familles.
Et donc si les agriculteurs sont des exploités pourquoi ils ne font pas la révolution ?
Une réponse simple et pas satisfaisante est de dire que les auto entrepreneurs, les paysans et les travailleurs des plateformes comme Uber ont quelque chose en commun que c’est de croire qu’ils sont maîtres de leur destin, qu’ils essayent de faire vivre le rêve de la méritocratie, ou du moins qu’ils croient que nous existons pour travailler et qu’avoir une attitude professionnelle définit la valeur d’une personne. Et que donc parce qu’ils sont trompés par cette idéologie ils ne sont pas capables de comprendre leur condition d’exploités du système capitaliste, il y a une illusion de que parce qu’ils possèdent leur outil ils sont maîtres de la situation. Cette réponse est pas satisfaisante parce que c’est une réponse qui mets la personne qui adhère à elle dans une position fataliste, de croire que les personnes ne sont pas capables de changer les choses, en plus de faire des réductions indésirables sur l’ensemble de la population.
Pour les personnes qui commandent en ville, Uber eats fonctionne beaucoup avec des personnes qui ne possèdent même pas leur compte Uber, encore moins leur statut d’auto entrepreneur, c’est à dire des travailleurs sans papiers, penser que les livreurs ne se rendent pas compte de leur exploitation est une position que je trouve incomplète. C’est pourtant une idée populaire: « les gens ne sont pas conscients », « ils sont de droite », « ils sont trop cons » … Nous voyons ce sentiment résonner dans nombre des personnes qui ne comprennent pas pourquoi nous ne changeons pas les choses alors que sans nous il y a rien qui fonctionne.
![«Toutes les raisons de faire une révolution sont là. [...] Mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps sont devant les écrans.» Le comité invisible Image du 31 décembre 2023, à 23h59, sur les Champs-Élysées.](https://roomie.noblogs.org/files/2024/03/GC0rNwsXMAAECem-240x300.jpg)
Nous pouvons à contrario nous intéresser aux barrières qui empêchent les personnes d’agir et comment les gommer. Nombre de personnes que nous écoutons nous disent, je n’ai jamais agit parce que je pensais que je n’allais pas trouver de soutien. Ce qui est très loin de j’ai pas capté qu’on m’exploitait parce que je regardait mon téléphone, ou je voulais agir mais je préférais regarder mon téléphone. Des mouvements qui nourrissent un mythe de l’insurrection, qui idéalisent un grand ras le bol doivent faire attention, en faisant des analyses simplistes ils vont s’approcher des théories comme la psychologie des foules et autres idées élitistes et dangereuses.
Bien évidement je préfère rêver amour au-delà des frontières donc je fais attention aux projets de droite révolutionnaire, mais aussi j’essaye d’apprendre avec les mouvements sociaux du monde. Le mouvement de sans terre[5] fait des activités comme la «mistica»[6], un moment ou nous comprenons c’est quoi le socialisme et que nous construisons une forme de communion, mais aussi des analyses de conjoncture qui donnent une direction et un projet claire, loin de simplifications facilement récupérables par la droite, cette clarté politique permet de savoir pourquoi les camarades sont ensemble. Une question abordé par ces paysans, c’est dans leur nom hein, c’est la question de qui possède la terre, et figurez vous qu’ils ne revendiquent pas des crédits accessibles, voir à taux 0 pour leur reforme agraire, d’ailleurs si vous le faites c’est du néo-libéralisme. Donc si les prolétaires ne contrôlent pas les moyens de production et ils sont donc exploités, les travailleurs ruraux sans terre sont aussi exploités, d’ailleurs ils vont jusqu’à occuper des terres non utilisées et revendiquer le rôle social de la terre, pour ma vie urbaine en France je pense à quand des collectifs ouvrent de squats pour faire de l’hébergement d’urgence.
Au mouvement des travailleurs ruraux sans terre, l’éducation est très importante, donc souvent les familles une fois qu’elles ont leur maison elles ont aussi vite des étagères pour mettre des livres, la première chose qu’ils construisent à une occupation c’est l’école. La pédagogie au MST permet aux gens de lire le monde, en lisant le monde ils sont capables de comprendre leur situation mais aussi leur force. Vous pouvez trouver plus sur les pédagogies en lisant ce site: https://iresmo.jimdofree.com/, mais je ne sais pas si la pédagogie au MST y est abordée, vous pouvez tout de même leur demander, mais vous trouverez déjà des éléments de pédagogie critique et des personnes qui essayent de la pratiquer en France.
Parce que oui ce petit détour par le Brésil c’était juste pour vous soyez capable de vous donner des fausses excuses «si c’est possible ailleurs c’est parce que c’est ailleurs». Ou si vous voulez juste fuir le débat, si un jour on vous donne cet exemple vous pouvez dire quelque chose comme « nous ne pouvons pas simplement prendre un modèle qui fonctionne dans un autre contexte et vouloir l’appliquer ici », c’est une vérité générale et cela vous évitera d’avoir le malaise d’avoir vos certitudes mises en difficulté par des pratiques des subjectivités et des épistémologies du Sud Global TM. Mais bon comme promis pas besoin aller au Sud Global pour comprendre cela, d’ailleurs si vous prenez un avion pour aller comprendre c’est un peu raté, vous pouvez regarder Sud, Solidaires et pourquoi pas d’autres mouvements de solidarité.
Ce texte vous est fourni par TDA, le seul générateur de texte qui vous fait des références et tu sais pas trop pourquoi elles sont la mais tu comprends qu’il y a quand même un lien.
[1]: https://www.anses.fr/fr/content/les-acides-gras-trans
[2]: https://www.fda.gov/regulatory-information/search-fda-guidance-documents/small-entity-compliance-guide-trans-fatty-acids-nutrition-labeling-nutrient-content-claims-and
[3]: https://securite-sociale-alimentation.org/
[4]: https://latelierpaysan.org/Nos-expositions
[5]: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_des_sans-terre
[6]: https://www.erudit.org/fr/revues/ps/2019-v38-n3-ps04878/1064729ar/