Les Principes
[…] dans son activité dans la lutte des classes l’anarchisme considère comme éléments des classes exploitées les communautés traditionnelles, les paysans, sans emplois, sous-employés, les sans-abri et d’autres catégories souvent négligés par les autoritaires. »Ainsi, la lutte est développée par quelqu’un qui (sent) vraiment les effets du système, et donc [a besoin] de l’abolir de toute urgence »
– Anarchisme Social et Organisation
à partir du concept de classe d’opprimé⋅es:
1. La lutte part de celleux qui subissent l’oppression, c’est parce que nous subissons l’oppression qu’il y a urgence à s’organiser pour changer les choses.
2. Face à l’isolement et l’individualisme, nous cherchons des solutions collectives. Loin des pratiques autoritaires ce blog ne produit pas de texte pour dire que la biphobie n’existe pas, encore moins le 23 septembre.
Nous sommes les combattants d’une grande guerre. Tous les combattants « s’entendent » entre eux pour se battre, ce qui suppose des « compromis », sans lesquels il ne peut pas y avoir d’unité d’action. Ceux qui « s’entendent » avec d’autres ne sont plus entièrement maîtres de leur volonté, ils sont tenus par quelques fils à un accord signé. Si les fils se brisent, l’accord est rompu, si « vous vous querellez, vous renoncez à la lutte commune», vous fuyez la lutte, vous vous éloignez de vos camarades. José Oiticica
à partir de la nécessité d’organiser il y a un autre point qui doit être explicité, c’est celui de l’approche des camarades non concernés, si bien que ce texte orienté pour la publication « être anarchiste et LGBTI en 2024 », il me semble important de décrire des attentes saines que nous pouvons avoir dans les espaces mixtes
3. Nos outils théoriques doivent être précise pour que notre action soit efficace, toute théorisation qu’ignore une classe opprimée ne saura produire un projet de société émancipateur.
Ce principe nous mets en garde de toute forme de réductionnisme, le plus connu le réductionnisme de classe, mais aussi un réductionnisme critiqué par bell hooks dans « de la marge au centre théorie féministe », ou bien d’autres formes d’analyses incomplètes, il y aura peut être un jour un texte dédié au sujet, notamment sur certaines approches antiracistes de base autoritaire, mais je vous laisse avec le cas classique des droits des personnes LGBTI qui sont invisibilisés dans certains mouvements.
Le constat
Nous voyons un certain recul de certains droits , ou bien des attaques comme nous avons pu voir au niveau du plaidoyer pour les thérapies de conversion, ou pire encore les projets de loi qui visent à limiter l’accès à la transition.
SOS Homophobie dans son rapport nous montre une hausse de témoignage entre 2022 et 2023.
- 2021: 1515 témoignages;
- 2022: 1506 témoignages;
- 2023: 2085 témoignages;
Comme l’année dernière, si les hommes gays représentent toujours la majorité des victimes d’atteintes physiques, les signalements d’attaques transphobes (21% des cas rapportés de LGBTphobies) et lesbophobes sont en forte augmentation, respectivement de 120% et 71%. Ces violences prennent la plupart du temps la forme de coups et blessures (72%), mais aussi de crachats et de jets d’objets (17%)
Une mère nous appelle pour son fils,Pedro, qui est incarcéré à cause de faits supposés de harcèlement sexuel sur un
groupe d’hommes. D’après les plaignants, Pedro les aurait agressés sexuellement.
Les plaignants sont guidés dans leur démarche par deux autres hommes, qui profèrent des propos gayphobes à l’encontre de Pedro et le tournent en dérision pendant les procès. La juge et l’avocat de la partie civile le rejettent également à cause de sa bisexualité, et n’hésitent pas à le qualifier de dégoûtant.
Perspective historique ?
Quand je me pleins auprès des personnes qui ont connu d’autres époques on me dit que l’activisme queer est super actif et qu’une nouvelle chose se construit, notre vitalité démontrée dans les manifestations telle que celle contre la transphobie jeudi dernier à Lyon, avec 500 personnes, ou bien les différentes manifestations locales pour l’accès aux bloqueurs d’hormones.
Je suis obligée de voire que dans une perspective plus longue, nous avons des pays qui prennent en charge les frais médicaux de transition, qu’il n’y a pas de question sur le fait que les droits de personnes trans sont des droits humains, que selon l’OMS ni l’homosexualité ni la transidentité sont plus des pathologies. Qu’il y a le mariage pour tous.
Mais, enfin :
- Aujourd’hui nous n’avons pas une sécurité sociale gérée par les opprimées, ce qui entretien le cistème de l’aveu et produit de la marginalisation
- l’abandon des revendications des droits des TDS au nom de l’unité, dans une perspective d’avenir il faut construire une organisation de solidarité ou nous ne créons pas une hiérarchie des « jetables »
- Il y a encore de la biphobie dans nos communautés, même mon correcteur orthographique ne reconnaît pas la biphobie.
- Les mobilisations LGBTIAQ+ sont encore victimes de divisions à cause d’intérêts politiques
- Les militant⋅es que je connais sont contre le mariage donc ne sont pas les personnes qui ont participé à une mobilisation sociale, action directe, pour gagner les droits de mariage pour tous
Il serait ainsi juste de dire que nous devons fournir un effort pour nous organiser de façon anarcho-communiste, le seul moyen capable de nous mêner vers notre horizon d’anarchiste, aujourd’hui demain et pour toujours.
Et maintenant ?
La première façon de combattre l’isolement c’est de chercher sinon créer des lieux d’accumulation sociale. Cela peut-être un moment d’échange en ligne, un cortège pendant la pride, ou bien les lieux d’écoute.
Face à cela il y aura certains défis, anarchistes, nous cherchons à combattre toutes les oppressions, mais cela ne devrait pas résulter à un agenda rempli de réunions avec d’autres activistes. Bien au contraire, nous devons mettre notre énergie à chercher nos semblables isolés. Nous devons donner un lieu d’organisation sociale, donc sur des bases des classes d’opprimé⋅es, aux personnes sans organisation.
Dans l’opposé du spectre il y a le risque de la massification pour la massification, il faudrait aussi que les organisations que nous construisons soient en rupture avec les systèmes de domination. Il ne s’agit pas seulement de nombre de membres/adhérents/personnes en manifestation, mais bel et bien une structure politique qui leur permet de se former aux questions et participer aux débats de façon pertinente.
Sans une coordination entre anarchistes, nous risquons de nous retrouver isolés et sans compagnons pour pousser nos réflexions plus loin. Avec une organisation d’anarchistes nous saurons développer des argumentaires, des outils d’analyse et d’organisation efficaces.
Pour moi, trans et bi il serait question d’avoir une organisation trans qui soit solidaire des TDS, et d’avoir un cortège bi à la pride de Lyon.